Je suis pas grosse, mais …

 

Je n’ai jamais été le genre de fille à aimer montrer son corps. Je suis pas non plus le genre qui va porter un chandail par-dessus son maillot tout l’été. J’irai pas au BeachClub en top de bikini en exhibant mon corps tout bronzé…
1. parce que je bronze pas
2. Parce que mon niveau de malaise serait sûrement en haut de 10/10.
Je suis plus du genre à porter du linge pas trop voyant, qui fuit les
crops tops, les jeans tailles basses, les shorts très shorts
et, il fût un temps, peut-être même aussi les rayures, peu importe à quel point tout ça peut être beau. J’évitais de m’acheter des jeans parce que le simple fait de devoir trouver quelle taille me faisait, puis de prendre plus grand quand j’entrais chez Garage, me faisait faire une crise d’angoisse. J’ai toujours été le genre de fille qui ne se trouve pas grosse, mais qui n’est pas bien dans son corps pour autant.
«J’suis pas grosse, mais.»
loveyourbody
Je m’entraîne depuis bientôt 3 ans. Oui, parfois ça ne me tente pas, mais ça fait partie de ma vie. J’ai toujours été une sportive, j’ai fais de la gymnastique, du soccer, du tennis, du badminton, de la natation, du Kung Fu, du waterpolo, du plongeon, du cheerleading, de la course, du ski et de la planche à neige. J’en passe même peut-être. Peut-être aussi qu’il y en a qui se disent : « je ne vois pas pourquoi elle n’est pas bien dans son corps si elle fait autant de sport…», ouin. J’ai une forte tendance à l’«auto-dénigration», à toujours douter de moi, à vouloir atteindre la perfection, comme bien des filles. J’ai aussi compris l’importance de l’alimentation dans tout ça, parce que, il faut se le dire, j’ai un gros appétit. J’adore manger, en plus, ma mère cuisine comme une déesse, alors qu’est-ce que je fais, moi? JE MANGE. J’ai toujours eu une bonne alimentation, mais laisse-moi te dire une chose, si tu manges bien, mais trop, ça reste que tu manges trop.
Eh bien, savez-vous quoi? Je commence à m’aimer. Oui, je travaille fort pour avoir un corps que je commence à apprécier. Je suis un plan alimentaire depuis 3 mois, je m’entraîne 3 à 4 fois semaine et je fais aussi de la randonnée ou de la nage quand je peux. Vous me direz : «ouais, mais si tu dois changer, c’est que tu ne dois pas vraiment t’aimer». Faux. Je suis «under construction». Je me bâtis moi-même. On est tous en constant changement, on peut toujours s’améliorer, chaque œuvre-d’art a son lot de nuits blanches. J’aime voir les résultats. Je n’aime pas mieux mon corps parce que je suis plus mince (même si c’est un plus), je l’aime parce qu’il est fort, parce que malgré tout ce que j’ai pu me dire pour me décourager, il est là, en santé et beau. J’ai des résultats, et ça, c’est encore plus magique. Avez-vous déjà expérimenté ce sentiment, quand on est fâché parce que tous nos pantalons ne nous font plus? Lorsqu’on s’en rend compte, on finit par avoir le sourire aux lèvres, même si on fait dur avec nos pantalons trop grands. Puis on le dit à plein de gens, on s’amuse à montrer l’espace gigantesque entre notre ventre et la taille de nos pantalons. C’est sûr, il y a encore des jours où je me trouve pas mal ordinaire, où je veux juste manger du chocolat pis des maudites galettes à l’avoine, mais quand on réussit à résister, c’est une autre petite fierté.
Pourquoi je raconte ça? Parce que je sais que je ne suis pas la seule fille à répondre à ses amies : « Non, je sais que je suis pas grosse, mais…». Je ne suis certainement pas la seule fille qui, à 7h le matin lorsqu’elle se levait, se regardait dans le miroir en se disant qu’elle devrait passer le déjeuner, ou bien, qui regardait les autres manger leur pizza alors qu’elle avait de la salade, en se disant qu’elle, si elle mangeait ça, elle se réveillerait le lendemain réincarnée en Fat Amy. Je ne suis surement pas la seule fille qui s’est déjà dit qu’elle devrait manger moins, courir plus, arrêter le sucre, etc. Je ne suis surement pas la seule non plus qui s’est déjà dit qu’au point où elle en était, si elle se mettait à se restreindre, se serait la fin, qu’elle n’arrêterait plus, tellement elle n’était pas bien dans son corps. Et comprend-moi, je ne dis pas que de faire un régime ou bien maigrir est la solution à tous tes problèmes, je te dis que si tu veux t’aimer, tu dois trouver un équilibre. Pas nécessairement pour changer ton corps, mais juste pour être bien, pour toi. Moi j’ai trouvé cette équilibre-là dans une meilleure alimentation, qui maintenant me montre que oui, mon entraînement me donne des résultats. Pour toi ce sera peut-être juste de marcher 30 minutes dans ta journée, pour une autre de commencer la danse, ou la peinture, ou de commencer à écrire, fais juste ce qu’il faut pour être heureux. Si tu l’es, y’en aura plus de «j’suis pas grosse, mais», il restera plus qu’un : « je suis belle, et toi?».
Camille Arcand
Camille est une étudiante en psychoéducation à l'Université de Montréal. Elle a récemment découvert sa passion pour l'entraînement physique et s'intéresse plus particulièrement aux problèmes alimentaires et psychologiques, ainsi qu'a l'estime de soi s'y rattachant.

Commentaires :( 3 )

  1. Un super beau texte qui envoie un message très fort et très positif à toutes les filles (et femmes) qui vont le lire! Bravo! 🙂

  2. Très beau texte. Intéressant. Instructif. Pédagogique. Rassembleur… Car plus d’une personne se retrouve dans ces propos.

  3. Article très intéressant. Lorsque nous découvrons et expérimentons les bienfaits de prendre soin de sa santé juste pour se sentir bien dans sa peau en pratiquant une activité que nous aimons cela devient un besoin amusant. Pour ma part une phrase que je me répète souvent pour pouvoir manger ce que j’aime: ( Je dois dépenser en activité ce que je mange).

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